Titre de l'article : Iran_une lettre du prisonnier Aghajari (6-02-2004)
Face à la pression du Guide et des intégristes, le président Khatami a accepté d'organiser les élections législatives du 20 février. Le principal parti "réformateur" (dirigé par le propre frère du président) a refusé d'y participer. Une dépêche de l'AFP de ce jour annonce (d'après l'agence estudiantine iranienne Isna) qu'Aghajari a écrit une lettre depuis sa prison (le 6, encore sous la conjonction Soleil-Neptune).Selon lui, ces élections faussées par de nombreuses invalidations de candidats "mettent fin aux réformes au sein du régime". Il appelle les Iraniens à "la résistance passive" pour "dire non aux tenants du totalitarisme". Ce qui rejoint la position des étudiants contestataires qui appellent à l'abstention. Cette dépêche précise la situation du prisonnier Aghajari. Il avait été condamné à mort, mais d'abord à 74 coups de fouet et huit ans de prison dans des villes de province, avant l'exécution de la sentence! Je cite l'AFP: "Devant la contestation de plus en plus politisée suscitée par cette condamnation, la condamnation a été cassée et le jugement réformé. Les huit ans de prison sont devenus trois, le fouet a été converti en amende. La peine d'emprisonnement est devenue exécutoire. Mais le tribunal n'a pas encore tranché la question de la peine de mort. La justice, conservatrice, a indiqué en janvier qu'elle réexaminerait l'affaire après les législatives où beaucoup prédisent la victoire de ces mêmes conservateurs. +Il est très probable que la pression sera plus forte pour moi après cette lettre+, prédit M. Aghajari." "Cette nouvelle remise en cause radicale secoue l'apathie de la campagne. Elle provient d'un combattant de la première heure de la Révolution islamique et de la guerre contre l'Irak". Gérard Laffont