LES CYCLES PLANETAIRES | PHASE EVOLUTIVE PHASE INVOLUTIVE |
PROBLEMES D'INTERPRETATION | CAS DE FIGURE |
J'étais à Decazeville pour des recherches sur le sujet de mon
DES d'Histoire (la longue grève de 1886 comme exemple de crise sociale
à cette époque). C'était en février 1964 et, par
une journée bien grise, ma promenade dans les rues ne me détendait
guère.
Soudain, du vert et du rouge dans la vitrine d'une librairie : c'était la première de couverture de " 1964. La crise mondiale de 1965 "(éd Albin Michel ; actuellement épuisé), par un certain André Barbault.
J'ai acheté ce livre, et j'y ai lu (p 90) un pronostic pessimiste au sujet de John Kennedy : " il est certain que le ciel de Kennedy, avec un problématique Saturne proche de sa culmination - ce 'Saturne en maison X' est la pire des positions qui soient pour un politique : c'est elle que l'on rencontre le plus souvent chez les souverains détrônés et hommes d'Etat qui ont mal fini, de Napoléon III à Hitler, en passant par Charles X, Louis-Philippe et Laval - est lourd de présages inquiétants pour sa carrière propre, sinon pour son pays, lors de son mandat présidentiel ; et l'on peut d'autant plus le regretter pour l'homme de grande valeur qu'il est incontestablement. "
Le livre avait été imprimé en octobre 1963, donc avant la tragédie du 22 novembre . C'était d'autant plus convaincant que l'auteur montrait les limites de son art ; il supposait que ça irait mal pour Kennedy autour de l'éclipse solaire du 30 mai 1965, donc après une éventuelle réélection en novembre 1964 ! Il écrivait ( p 12 ) : " l'astrologue n'est pas un 'devin', mais un simple interprète qui doit même, autant que possible, se débarrasser de tout esprit prophétique ! Tant pis si la formule doit décevoir les amateurs de merveilleux. La fable du devin de La Fontaine qui se laisse sottement choir au fond d'un puits, est parfaitement justifiée, si l'astrologue se contente de pointer le compas en direction des étoiles sans savoir où il pose les pieds [. . . ] Or, il est plus difficile de comprendre la complexité des événements terrestres que d'en établir la liaison avec les déroulements planétaires". Et ce " en raison de nos opinions personnelles, de nos 'projections partisanes', de nos limitations et ignorances. "
J'ai donc lu cet ouvrage avec passion, et j'ai remarqué par la suite, avec les événements, qu'en dépit d'erreurs d'interprétation (trop d'optimisme pour le Tiers-Monde , par exemple) , que ça fonctionnait de manière troublante. La principale méthode de prévision utilisait les phases successives des cycles planétaires.
LES CYCLES PLANETAIRES
Le Soleil et la Lune, vus de la Terre, sont en conjonction, chaque mois
: c'est un moment où la Lune est invisible, à cause de l'ombre
de la Terre.
Astronomiquement, c'est la Nouvelle Lune.
Ils sont alors, sur le trajet circulaire apparent du Soleil autour de la Terre en un an , exactement à la même longitude ( elle est de 0°0'0'' pour le Soleil à l'équinoxe de mars, soit le 20 ou le 21, début du printemps dans l'hémisphère Nord : toutes les longitudes sont comptées, astronomiquement, à partir de celle-ci, dite " point vernal " ).
Comme la Lune , vue de la Terre, va beaucoup plus vite que le Soleil, elle a rapidement de l'avance sur lui. Au bout d'une semaine, c'est le premier quartier : elle a alors 90° d'avance. Encore une semaine, et nous avons la Pleine Lune : elle a alors 180° d'avance et une longitude exactement opposée à celle du Soleil. De la Nouvelle Lune à la Pleine Lune, on dit que la Lune est " montante " ; c'est la phase croissante ou évolutive du cycle.
Puis, on parle de Lune " descendante " : après avoir franchi l'opposition au Soleil, elle rattrape peu à peu le Soleil, comme le coureur le plus rapide dans une course sur piste. Au dernier quartier, elle est revenue à 90° derrière lui, et elle le rejoint à la Nouvelle Lune suivante. Tout ceci est la phase décroissante ou involutive du cycle.
Il existe de nombreux autres cycles planétaires, à durée beaucoup plus longue. Par exemple , celui du couple Jupiter-Saturne dure 20 ans. Mais quel rapport avec des événements historiques ?
Ici, un postulat (p 19 du livre cité) : " A tout mouvement de cycle planétaire correspond, sur Terre, un mouvement collectif ou social ayant une amplitude égale et une évolution parallèle. "
Selon André Barbault, ça marche de la façon suivante (citations = aux pages 19 ou 20 du livre) :
A PHASE EVOLUTIVE
1 CONJONCTION (0°) " naissance d'un courant susceptible d'évolution
"
2 SEMI-CARRE (45°) " le courant en question se polarise, se décante, se transforme dans une première crise "
3 SEXTIL (60°) " le courant prend racine et passe au stade de ses premières réalisations "
4 CARRE (90°) " le courant tend à se dissocier ; on assiste à un conflit qui affronte, au sein du mouvement qui a pris naissance à la conjonction, deux tendances contraires ; d'où une purge, une exclusion, une déviation ou une transformation de ce courant "
5 TRIGONE (120°) " le mouvement affirme alors sa pleine vitalité dans de grandes réalisations et connaît l'essor, généralement dans une politique coopérative "
6 SESQUI-CARRE (135°) " il s'agit d'une petite phase de crise "
1 OPPOSITION (180°) " c'est une phase de plein conflit, de grand affrontement ; le courant peut se scinder si le conflit est interne, sinon il débouche sur un affrontement extérieur "
2 SESQUI-CARRE (135°) " un temps de problèmes mineurs "
3 TRIGONE (120°) " un nouvel équilibre est réalisé, un nouvel épanouissement est possible, sur la base d'une tendance associative, extérieurement ou intérieurement "
4 CARRE (90°) " un nouveau déséquilibre apparaît qui tend à remettre en cause les avantages du trigone "
5 SEXTIL (60°) " tend à réparer les dégâts du carré précédent et à resserrer les forces du courant "
6 SEMI-CARRE " nouvelle crise secondaire "
A la nouvelle conjonction, c'est une époque de renouvellement, de renaissance du courant, qui peut aussi disparaître. Ceci conduit à réfléchir aux difficultés d'interprétation des cycles.
A UN CAS DE FIGURE SIMPLE
La IVè République française, née sous la conjonction Jupiter-Neptune de 1945, est morte sous la suivante en 1958. A l'opposition de 1951, elle se trouvait aux prises avec 2 forces puissantes (gaullistes et communistes) et engluée en Indochine dans une interminable guerre coloniale. Elle a éclaté en 1958 à cause d'une autre guerre coloniale, et les gaullistes sont arrivés au pouvoir. Etant donné les énormes problèmes à l'opposition, cette issue est assez logique.
B PLUS DIFFICILE
Très souvent, des courants historiques se poursuivent au cours de plusieurs cycles successifs du même couple planétaire. " Dans ces cas, l'opposition ne constitue pas une étape de déclin, mais de dépassement dans un affrontement ultime. C'est pourquoi l'opposition (et par suite la conjonction suivante, dont le résultat dépend du bilan de l'opposition) présente une signification ambivalente, au résultat difficilement prévisible "(p 21)
Ceci m'a permis de comprendre une erreur de prévision
de ce livre : l'opposition Saturne-Uranus de 1965 concernait les Etats-Unis,
devenus la 1ère puissance mondiale sous la conjonction de 1942. André
Barbault l'a interprétée dans la perspective d'un déclin,
alors qu'il s'est agi d'un dépassement, matérialisé quelques
années après par la conquête de la Lune.
Plus tard, il en a tiré la conclusion logique, en annonçant pour
ce grand pays son accession au rang d'unique superpuissance mondiale sous la
conjonction suivante, couplée à une conjonction Saturne-Neptune,
interprétée comme celle de la fin de l'URSS comme superpuissance
(le cycle Saturne-Neptune étant celui du communisme soviétique),
dans les années 1988-1989. Et ce pronostic a connu un magnifique succès.